Stage Kyudo kinteki les 9 et 10 mars 2019 à BELFORT

Celles et ceux qui pratiquent régulièrement le zen savent que celui-ci est provocateur dans le sens de la découverte de soi même avec parfois une certaine  brutalité psychologique pour les plus fragiles. Suivent les questionnements et c’est pour cela qu’existe le mondo. Questions/Réponses. Parfois la question lancée n’en n’est pas forcement une. Elle peut prendre la forme d’un monologue et il faut être en éveil pour capter son propre intérêt au détour d’une phrase ou d’une action commentée.

Cela pour dire que celles et ceux qui ont participé au stage de kyudo kinteki des 09 et 10 mars au gymnase Léo LAGRANGE de BELFORT ont été pour certains, je le pense, surpris par la manière d’enseigner de Michel DUPONT Sensei Renshi 6ème dan ANKF.

Pour mémoire, Michel DUPONT Sensei était le capitaine de l’équipe de France de Kyudo présente à la première coupe du monde de kyudo en avril 2010 à TOKYO. Nul n’est prophète en son pays dit un proverbe français expérimenté cette année-là par les japonais éliminés dès le premier tour. L’équipe de France remportera cette coupe du monde. Il convient ici de citer les autres champions de cette équipe à savoir Patricia STALDER (5ème dan ANKF) et Marc BERTIN (5ème dan ANKF). Mais Michel DUPONT Sensei est aussi l’entraîneur de kyudo des écuyères de l’Académie du spectacle équestre de Versailles créée en 2003 par le célèbre chorégraphe Bartabas.

Mais revenons au zen ! Ainsi le travail des mudans (0 dan), candidats au shodan (1er dan) du mois de juillet au kyudojo de NOISIEL. Chacun leur tour, sous l’œil attentif du Sensei, ils ont dû travailler l’entrée sur le shajo, le déplacement, la manière de descendre en kiza, de se relever et de sortir du shajo. Durant ce temps les plus gradés étaient confinés à regarder avec pour certains des questionnements (tiens !) et des remarques sur le temps qui passe (Oh !) Personnellement j’ai trouvé ce ‘temps écoulé’ remarquablement instructif avec un questionnement sur mon propre état de pratique de ces bases que je connais et que je ne néglige pourtant jamais. Apprendre toujours y compris en regardant travailler les autres. Sûr que quelques uns ont dû travailler leur égo.

Comme le dit un proverbe japonais : même la pensée d’une fourmi peut atteindre le ciel ! Assis sur un banc à regarder nous met à la bonne hauteur pour une introspection !

Présent à ce stage les clubs de LORRAINE (St AVOLD et JARVILLE), d’ALSACE (STRASBOURG), BOURGOGNE (DIJON), FRANCHE COMTE (BESANÇON et BELFORT). Pas moins de 7 clubs sur les 9 recensés dans le comité territorial Nord/Est du Comité National Kyudo de la FFJDA ! Au total une trentaine de pratiquantes et pratiquants. Ainsi ce week-end avons-nous revu ténouchi (la tenue de l’arc),  torikaké (la position correcte du gant sur la corde de l’arc) daisan (ouverture 1 tiers) et ikiwaké (ouverture totale) hanaré (le décoché de la flèche).

Corrigés durant nos exercices de tir pour obtenir un résultat avec en point de mire et de référence le manuel de kyudo de l’ANKF dans sa version française nous avons pu travailler les corrections signalées par le Sensei. Reste à les mettre en place !

A l’instar d’Antoine HOUDAR de la MOTTE (1672/1731) célèbre écrivain à qui l’on doit la maxime : l’ennui naquit un jour de l’uniformité, je dirais que Michel DUPONT Sensei est atypique !

Qu’il soit remercié pour son enseignement et sa manière de le réaliser. Mes remerciements aussi à celles et à ceux qui, par leur présence, ont fait de ce week-end un succès pour le tout premier stage de l’AFCK. Enfin mes remerciements à l’association GAKKÔ DENTÔ qui nous a accueillit.

Jean Pierre

Un commentaire

  1. Je me permets de mettre mon grain de sel dans le compte-rendu de Jean-Pierre.

    J’ai retenu des échanges que nous avons eu avec Michel, une humilité que je partage à cent pour cent avec lui. C’est d’autant plus facile pour moi que je ne suis rien en kyûdô.

    Michel souhaite qu’on ne le qualifie pas de sensei. Je pense que le statut de sensei est culturellement profondément japonais et qu’il ne peut guère être utilisé par un non japonais. Sans avoir leur culture, qu’est-ce qui nous donne la légitimité à désigner quelqu’un ou pire se désigner soit-même sensei?

    Je ne suis qu’un misérable scarabée, mais je m’étais déjà fait la même remarque que Michel.
    « -Houhou! mais quelle prétention pitoyable! »
    J’avais également eu la même réflexion qu’un des sensei que Michel a eu l’occasion de rencontrer, concernant la symétrie du corps dans la pratique du kyûdô. À savoir si Mete lors de Torikake devait ou pas avoir la même forme que Yunde lors de Tenouchi?
    « -Houhou! comment il se la pète le père Tison! 0% d’humidité le père Tison!
    Hein? Hulimité? Illimité?… Ah? Humilité?! »
    Je ne suis rien, je n’ai sensément pas voix au chapitre, mais français et certainement un peu punk également je ne puis faire autrement qu’ouvrir ma gueule.
    Yoshimoto sensei, dans les interviews qu’Érik Moisy a réalisé, affirme alors qu’il vient de recevoir son neuvième dan, qu’il ne comprend pas pourquoi il a été reçu avec succès.

    Je n’arrive pas à me défaire de l’idée, c’est certainement un tort, que seul un japonais saura évaluer avec discernement la valeur que chacun fourni dans sa pratique du kyûdô.

    Pour en revenir au lexique du kyûdô…
    Faite ce que vous voulez du français, mais, par pitié, ne dévoyez pas les vocables qui ne vous appartiennent pas!
    De la même manière, je n’accepte pas que le CNKyudo, précédemment la FKT, encore avant la FFKT se contente d’un kyudo sans accent tonique. J’y vois des relents de colonialisme déplacé. Comme si quelqu’un faisait de « dan » (段) un vocable déposé en France! Heureusement ça ne peut exister!
    Le kyûdô est une pratique qui demande un engagement fort de chacun pour pouvoir avancer, n’est-ce pas?

    Le vocabulaire associé devrait l’être tout autant. Je n’attends pas que chacun sache prononcer les voyelles longues du japonais, que les « R » soit roulés, que les suffixes « N » soient nasalisés, que les « H » soient expirés… quoi que… Apprenez en japonais à ne pas faire de liaison, les liaisons n’existent pas en japonais! Il se peut probablement que se ne soit qu’une spécificité française! Allez savoir.

    Là je m’écarte de la voie de Michel Dupont, mon cœur étant au Japon cela explique peut-être mon intransigeance. Non?
    Tant pis! J’ai probablement dû tombé dans l’intégrisme japonais kyûdôlistique. Pourquoi pas ce néologisme, j’ai au moins bon sur les accents toniques! Ah, ah, ah!

    En conclusion, si mon énervement de ce soir vous a permis de prendre conscience que le kyûdô est un tout indissociable, typiquement japonais mais universel, j’en serai réjoui et apaisé.

    Que j’ai digressé! Mon discourt n’a plus de sens!

    C’est chouette le kyûdô, on n’y comprendra jamais rien.
    Ou au contraire, il faut comprendre que le kyûdô, c’est Sisyphe essayant de remplir le tonneau des Danaïdes, ou un truc dans le genre.
    Assez de logorrhée inepte pour ce soir, bonne nuit.
    Et ne vous cassez pas trop la tête avec ce qui précède…
    Ah? trop tard?

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