Séminaire international de Kyudo et Shinsa – PARIS juillet 2012

A l’occasion du séminaire international de kyudo et du shinsa (examen) qui se sont déroulés à PARIS au mois de juillet (voir le site de la FKT) l’ AIRBJ présentait pas moins de 5 candidats pour le 2ème dan, 3 pour le 3ème et 1 pour le 4ème. Quelques 18 nations étaient présentes.

Voyage en voiture (heureusement) jusqu’à la capitale, hébergement chez l’habitant (merci Lionel et Chantal).

Mercredi 18 participation au staff durant toute la journée. Pour ce qui me concerne la matinée s’est passée à vérifier que les candidats avaient le matériel adéquat pour l’examen avant de partir pour le shajo. L’après midi je me retrouvais au pied de l’azuchi pour effectuer, en roulement avec d’autres, le yatori (ramassage des flèches) sous la houlette de Thierry. J’ai pu apprendre et voir des choses intéressantes. J’ai pu aussi voir l’examen présenté par les candidats au niveau C, notamment ceux de l’ AIRBJ qui seront tous reçus. Bravo à Alain et Danièle, Serge, Jean Louis et à Alain Patrice

 Seule Christine du club de NANCY qui pratique aussi à BELFORT durant les beaux jours un dimanche par mois, n’a pas été admise. Sans doute le kaï n’était il pas assez long?

Jeudi inscription en arrivant au centre de sports de l’avenue BERNANOS. Puis direction les vestiaires pour enfiler la tenue agrémentée de son numéro d’ordre de passage. Retour au shajo principal pour le salut et la présentation des Senseï et voir le Yawatashi effectué par ISHIKAWA Takéo Senseï Hanshi J président de l’ IKF et de l’ANKF.

Ensuite nous effectuons Ite Gyosha ce qui permet à ISHIKAWA Takéo et IIJIMA Masao Senseï de se rendre compte du niveau des pratiquants. A la sortie du shajo, un Senseï examine l’arc des pratiquants et retient les plus remarquables au niveau de l’entretient! Il faut dire qu’il y avait quelques phénomènes. Explications de gravures à  la fin de Ite Gyosha par IIJIMA Masao Senseï (hanshi I) qui indirectement félicite les propriétaires en exhibant leur arc. Tsuru bonnes à changer, nagashigaké  effiloché, noeud de tsuru trop large, mal fait! Bref un bel échantillonnage de ce que l’on ne doit pas voir sur un arc. Pour ma part IIJIMA Senseï me fera remarquer, lors de mon passage, que je ne mets pas assez de giriko sur mon gant. Reçu 5 sur 5!  Depuis j’en mets partout y compris dans ma salade (je plaisante!).

Annonce est faite que nous travaillerons les kihon no dosa (travail des bases). De ce côté là pas de problème car à l’ AIRBJ nous ne manquons pas de le faire systématiquement afin que le pratiquant puisse en toute tranquillité d’esprit se consacrer aux principes du tir et aux corrections qui ne manqueront pas d’être apportées par les Senseï lors des stages. Bref les Senseï ont du noter que nombre de pratiquants délaissent le fond pour la forme et la cible!

Nous formons des files par numéro et passons par deux devant un Senseï  japonais ou européen. L’attente est longue  puis nous changeons de file et de Senseï . Durant cette première matinée de correction je n’arriverai à tirer que 4 flèches! Bref j’ai la sensation de me trouver devant un commerce de produits de première nécessité à VARSOVIE à la période faste du gouvernement JARUZELSKI! Les polonais présents ont du apprécier! Je sais à présent ce qu’ ont pu endurer, sur le plan physique, les ménagères de ce pays.

L’après midi nous reprenons le même travail. La fatigue commence à s’installer à force de piétiner en attendant son tour. Après la pause nous avons droit à un cours au tableau.

Les jours suivants retour aux files mais aussi dans les pratiques collectives comme irakiashi qui laisse trop souvent à désirer, travail sur le shitsu no shori du yumi. Étonnant! certains pratiquants présentant le niveau D ne l’ont jamais travaillé! De son côté Lionel qui tire en rissha verra le shitsu no shori du yumi dans cette position. Se préparer avant d’avoir besoin réellement de la technique. Avec l’âge sait on jamais! Et puis les sempaï doivent connaître l’ensemble afin de pouvoir donner ou corriger! A l’AIRBJ les kihon dosa sont rois!

Nous seront également expliqués tenouchi et torigaké  cela au tableau noir avec dessins à l’appui.

Dimanche jour de l’examen. Conseil de  ISHIKAWA Senseï: » n’accordez pas trop d’importance à la cible mais montrez ce que vous avez appris ici ».

Nous consultons les listes affichées qui nous donnent notre place dans le shareï. Je me retrouve uchi alors que j’étais omaé  pendant le séminaire. Un candidat a sans doute fait défection. Certains disent que l’on passe plus de temps à genoux à cette place mais cela n’a aucune importance.

Le passage s’effectuera au dernier sous sol que certains esprits facétieux  ont baptisé : » la piscine » en raison de la couleur bleue des murs de la salle.

Je tire mes deux flèches et quitte le shajo. J’ai mis (ou essayé de mettre) en place quelques corrections qui m’ont été données pendant le séminaire. Du coup mes flèches ont été groupées mais assez loin de la cible. J’ai manqué de détermination voilà tout!

Nous quittons le centre avec Lionel et Chantal vers 16h30 après avoir pris congés des amis présents. Fort heureusement mon matériel fera retour en voiture. Quand à moi je me dirige vers la gare de l’ Est où m’attend mon train pour BELFORT.

 Durant le voyage j’ouvre exceptionnellement mon portable (dont je ne me sert jamais) et j’apprends que nous avons tous échoué. Je ne suis pas déçu du résultat. J’étais sans illusion après les corrections collectives et individuelles données par les Senseï tant européens que japonais. La bonne volonté ne suffit pas! Il faut aussi de la pratique et de notre côté nous faisons ce que nous pouvons pour cela, y compris beaucoup de kilomètres.

En France nous avons des terrains de foot dans pratiquement chaque commune . Au Japon les dojo et kyudojo sont présents pratiquement partout. Cela est une question de « culture ». Aussi il y a peu de chance que les japonais deviennent un jour champions du monde de football. Par contre la France a été en 2010, au JAPON, championne du monde par équipe et seconde en individuel au premier tournoi international de kyudo. Allez savoir pourquoi! Le dicton français : » nul n’est prophète en son pays » trouve toute sa signification surtout après les dernières olympiades de foot féminin ou la France à terminé derrière le Japon !

Ce séminaire a été plus que fatiguant. Avec l’âge rien ne s’arrange physiquement. Par contre je sais qu’un Yin ne peut qu’engendrer un Yang. Prendre le temps de polir la pratique même si nous savons que ce temps joue contre nous à partir d’un âge certain. La chance doit être un facteur additionnel de la technique et cette dernière doit disparaître avec la pratique. Je n’ai jamais été séduit par les grades lesquels n’ont de valeur qu’entre la personne qui les donne et celle qui les reçoit. Ces grades  marquent en principe une progression dans l’Art et donnent un place dans le Dojo laquelle nous engage envers les autres. Pas facile de gérer tout cela à moins de devenir égoïste!

Dans le kyudo j’ai la sensation que le « secret » n’existe pas contrairement à d’autres Budo japonais. Bien au contraire le « metsukaï » est fortement conseillé. Pour ma part, je continuerai d’avancer dans la Voie et éviterai de faire régulièrement un 110 mètres haie dont la distance tend à s’allonger et les haies à devenir de plus en plus hautes en avançant dans l’âge.

Je préfère pratiquer pour l’ Art lui même et ce qu’il apporte en rencontres, échanges et amitiés. En France, les senseï sont excellents et peu avares de leurs connaissances. Au fil des ans les questions que nous nous posions reçoivent des réponses. Ainsi pourquoi éviter de  présenter un shinsa? La réponse coule d’elle même! Nous devenons meilleur juge de notre pratique au fil des ans. J’avais prévu deux années entre le second et troisième dan. En fait il faut en compter au minimum quatre avec bien entendu une pratique régulière et soutenue auprès des senseï. Tant pis pour les impatients et tant mieux pour les chanceux ou pour ceux qui s’entraînent sous la houlette d’un Shôgô!

En attendant nous reprendrons en septembre notre pratique régulière le vendredi au Coubertin avec senseï makiwara et un dimanche par mois au Léo LAGRANGE. Notez les dates , qui je l’espère ne changeront pas, pour les stages sur BELFORT animés par des Shôgô.

Samedi 27 et dimanche 28 octobre 2012– Stage validant avec tournoi homologué( le dimanche matin) animé par Erick MOISY Senseï (Renshi G). Gymnase Léo LAGRANGE.

26 mai 2013 – Tournoi enteki animé par Claude LUZET Senseï (Kyoshi G)- stade Pierre de COUBERTIN.

Bonne rentrée à tous et à toutes dans vos arts respectifs.

JP

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